Vers le zéro déchet : 29 déchets évités

Il y a quelques années, je suis tombée sur un reportage sur France 5 à propos de familles qui tentaient de réduire leur production de déchets. Cette problématique m'a touché car, depuis longtemps, je suis choquée de voir à quelle vitesse notre poubelle se remplit mais je suis aussi préoccupée par le tabou dont elle fait l'objet.

Je me souviens que, quand j'étais enfant, nous triions régulièrement nos affaires et ma mère me répétait souvent à propos des vieux jouets : « Si tu ne t'en sers plus, jette-les ». Bien sûr, elle me faisait ces recommandations sans malveillance car, pour elle, jeter ce qui était devenu inutile était une manière de faire place nette dans la maison. Pourtant, j'ai toujours eu le sentiment que l'on ne se débarrasse pas d'un objet comme cela et, souvent, je songeais au devenir de ces petites choses enfermées dans leur sac à ordures, transportées à l'incinérateur puis brûlées ou déposées à la décharge et par-dessus lesquelles se déposaient d'autres sacs à ordures remplis d'autres petites choses. Mais que deviennent les fumées chargées de produits toxiques provenant de la combustion de nos déchets ? Et qu'adviendra-t-il lorsque nos décharges ne seront plus ni assez larges, ni assez profondes pour recueillir nos détritus ? Si nous croyons que l'on se débarrasse de nos déchets simplement en descendant la poubelle, alors nous nous fourrons le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate.

N'avez-vous pas remarqué que chaque fois que l'on montre des images de décharges à la télévision, cela provoque la grimace, le dégoût, voire un grand « beuah » ? Comme si cette « saleté » ne venait pas de nous, comme si elle nous était étrangère. Pourtant, quand nous voyons ces décharges, c'est nous que nous regardons. C'est notre quotidien, notre mode de vie et son absurdité qui nous sont donnés à voir. Alors pourquoi n'acceptons-nous pas de le regarder en face ? Là est, selon moi, le tabou dont je vous parlais plus tôt.

Voilà pourquoi le reportage de France 5 m'avait interpellé à l'époque. Mais ce qui m'a plu, c'est que l'on faisait la rencontre d'une famille roubaisienne qui s'était lancé dans l'aventure via le programme de réduction des déchets lancé par la ville il y a quelques années. Alice, la mère de famille inspirée par la prêtresse du zéro déchet Béa Johnson, y expliquait à quel point sa vie avait gagné en simplicité, ce qui peut paraître paradoxal quand on ne connaît rien à ce mode de vie. Enfin, pour ma part, j'avais tendance à croire que c'était une manière de se compliquer l'existence…

Depuis, Alice a ouvert une épicerie vrac à Lille et s'apprête à en ouvrir une seconde. Quant à moi, j'ai lu le livre de Béa Johnson plusieurs fois (Zéro déchet publié ches Les Arènes) et je prépare un projet zéro déchet avec les élèves de ma classe à… Roubaix !

Par ailleurs, même si je suis encore loin de produire zéro déchet, je voulais partager ici les quelques gestes que j'ai mis en place ces dernières années afin de réduire les déchets de la poubelle tout-venant notamment mais aussi ceux du bac à recyclage car ceux-ci ne sont pas recyclés dans leur intégralité. J'avais également envie de prouver que, non, la vie zéro déchet ne complique pas l'existence. Bien au contraire !



Dans la cuisine

  • Au revoir bouteilles d'eau, bonjour carafe pour la maison et gourdes à l'extérieur.

  • Au revoir thé en sachets, bonjour cuillères à thé et thé en paquet que je composte ensuite.

  • Au revoir capsules de café et filtres, bonjour cafetière italienne et café en paquet compostable également.

  • Au revoir compote en pot en plastique, bonjour compote en bocal en verre.

  • Au revoir éponges jetables, bonjour éponges lavables.

  • Au revoir sacs de courses jetables, bonjour cabas réutilisables.

  • Au revoir sacs en plastiques, bonjour sac en moustiquaires réutilisables pour les fruits et légumes (et merci belle-sœur couturière, spéciale dédicace !).

  • Au revoir essuie-tout et serviettes en papier, bonjour éponge et torchon s'il y a quelque chose à nettoyer sur la table ou au sol. Bonjour serviettes en tissu et lingettes lavables s'il faut s'essuyer le bec.

  • Au revoir vaisselle jetable, bonjour vaisselle lavable.

  • Au revoir cure-dents jetables, bonjour cure-dents en inox.

  • Et vive la Belgique où nous achetons nos bières car les bouteilles y sont consignées ! (à consommer avec modération bien évidemment)


A améliorer :

  • J'ai mis en place un petit composteur sur le balcon pour les épluchures, le thé et le café mais celui-ci est trop vite rempli, surtout que le zéro déchet implique plus de fait-maison donc plus de produits frais et donc plus d'épluchures… Je vais profiter de remettre en route le composteur de mon école pour me délester des ces déchets verts.

  • Je n'ai pas encore réussi à me débarrasser du papier aluminium dont je me sers pour emballer les sandwichs quand nous partons en pique-nique. Il faudrait investir dans des « boîtes à tartines » comme disent les belges.

  • Le plus gros des déchets vient bien sûr des emballages alimentaires (fromage, margarine, pâte à tarte…). Il y a trois raisons à cela. Tout d'abord, pour des raisons pratiques, je ne parviens pas à me passer de certains produits préparés même si j'essaie de faire beaucoup de choses moi-même et, soyons honnêtes, je ne suis pas encore prête à renoncer à ma pizza surgelée du vendredi soir.
    Ensuite, je ne me sens pas l'âme d'une pionnière comme Béa Johnson qui va acheter son fromage avec ses bocaux en verre. A la place, j'attends patiemment que le supermarché de mon quartier annonce officiellement l'autorisation des contenants personnels.
    Enfin, je pourrais faire mes courses dans un magasin bio qui vend des produits en vrac mais pour cela, je devrais prendre ma voiture chaque semaine. Je préfère commander au drive une fois par mois et compléter chaque semaine en allant à pied au marché ou au supermarché du coin...


Dans la salle de bain

  • Au revoir gel douche, mousse à raser et gel moussant pour le visage, bonjour savon d'Alep qui sert à tout (article à venir au sujet du minimalisme dans la salle de bain à ce propos).

  • Au revoir exfoliant pour le corps, bonjour gant de crin.

  • Au revoir exfoliant pour le visage, bonjour marc de café et huile de noisette.

  • Au revoir déodorant en aérosol, bonjour déodorant fait maison d'après cette recette avec des ingrédients que j'ai déjà dans ma cuisine.

  • Au revoir coton à démaquiller, bonjour l'huile végétale qui s'utilise avec les doigts.

  • Au revoir cotons tiges vivement déconseillés par mon ORL car ils repoussent les bouchons, bonjour poire à lavement qui s'achète en pharmacie.

  • Au revoir rasoirs jetables et lames, bonjour rasoir électrique, avec piles rechargeables bien sûr.

  • Au revoir brosse à dents en plastique, bonjour brosse à dent en bambou dont le manche est compostable (toutefois, cette brosse à dents provenant de Chine, je lui préférerai à l'avenir une brosse à tête changeable et recyclable de la marque française Lamazuna).

  • Au revoir mouchoirs en papier (sauf pour les gros rhumes), bonjour mouchoirs en tissu.

  • Au revoir serviettes hygiéniques jetables, bonjour serviettes hygiéniques lavables.

A améliorer : Je n'ai pas été convaincue à ce jour par le dentifrice solide qui s'effrite et n'est pas assez frais pour moi, ni par le shampooing solide qui, après plusieurs mois d'utilisation, m'irrite le cuir chevelu. Mais je ne désespère pas pour autant...



Ailleurs :
  • Lessive : au revoir bidons de lessive, bonjour lessive maison. C'est très facile à faire : je mixe ensemble 50 grammes de cristaux de soude, 50 grammes de copeaux de savon de Marseille et 1,5 litre d'eau bouillante, puis je verse dans un bidon et je laisse reposer au moins une nuit. Le lendemain, je secoue le bidon et c'est prêt ! Nous voilà parés pour deux mois de lessives environ.
  • Le courrier : au revoir prospectus, bonjour rien ! Pour cela, nous avons collé cette étiquette sur notre boîte aux lettres. Nous avons aussi l'habitude de garder les courriers imprimés seulement au recto pour écrire au verso.
  • Le petit bébé : au revoir lingettes et coton, bonjour lingettes lavables. Bon, en vrai, j'ai la phobie du caca donc je n'utilise ces lingettes que pour les pipis.

  • Au distributeur de billets ou à la station service : au revoir les tickets lorsque l'on peut les refuser.

  • Cadeaux : A la place du papier cadeau et du bolduc, des emballages en tissu (furoshiki) avec de beaux rubans à réutiliser (mais oups, j'ai craqué pour du papier à Noël…). Par ailleurs, j'essaie d'avoir le réflexe d'offrir des cadeaux immatériels (sorties), comestibles ou faits maison pour éviter d'offrir des objets inutiles, donc des déchets potentiels.

  • Seconde main : J'ai de plus en plus le réflexe seconde main, qu'il s'agisse d'achat, d'emprunts ou de dons, que ce soit pour des chaussures, des vêtements pour moi ou ma fille, des livres ou du matériel de puériculture, car l'objet de seconde main reste celui qui utilise le moins de ressources.

A améliorer : J'avoue tout ! J'utilise des couches jetables, du coton et même des lingettes pour essuyer les fesses de ma fille, phobie du caca oblige. Mais je m'engage solennellement devant vous à mieux m'organiser pour ne plus utiliser de lingettes en sortie et moins de coton chez la nounou. En revanche, je ne me sens toujours pas prête pour les couches lavables et le lavage des fesses au gant de toilette. Une psychanalyse peut-être ?








Commentaires

  1. Merci pour la dédicace 😉 j'essaie aussi de diminuer tout ça et j'ai quelques objets que tu sites me permettant de diminuer : cafetière italienne (Victor en a même 4!!), cuillère a thé, lingette démaquillantes et brosse a dent a têtes interchangeables lamazuna, huile démaquillante melvita nectar de rose (géniale car se rince super bien contrairement a l'huile de Coco que je galère a enlever et qui bouche le lavabo), et bien sur la cup menstruelle en silicone hyper pratique ! Les sacs a fruits et légumes j'avoue avoir diminué depuis la sortie des sacs amidons que je réutilise pour la litière du chat 😉mais j'ai encore du boulot... est ce que le frérot s'y met aussi ?

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    1. Ah oui l'huile de coco, c'est horrible dans les canalisations... Le frérot est naturellement économe alors pas de souci pour lui. Le plus gros de nos déchets, ça reste les emballages alimentaires car on n'a pas le temps de tout faire nous-mêmes et pas envie de prendre la voiture chaque semaine pour aller chercher du vrac.

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