Le meilleur du mois de septembre 2022

 Ce n’est pas anodin si je ressuscite ce blog après deux années sans publier, deux années durant lesquelles j’ai soigné ma tête rendue malade à cause de la prise de conscience de l’ampleur de la crise écologique, à cause de l’ambition de toujours vouloir faire mieux et plus au travail ou à la maison et à cause de la pandémie qui a réduit à néant ce qui me restait de temps de légèreté.


Depuis, je pense avoir guéri, à tel point que je parviens à ne pas travailler durant le week-end depuis la rentrée des classes. C’est la première fois en dix ans de carrière ! Autant de temps rendu disponible pour lire, regarder des films et des séries, écouter de la musique et des podcasts, sortir voir des concerts et des expos et surtout, donner mon avis sur tout ça en pensant que ça intéresse quelqu’un.


Je ne sais pas si je continuerai à publier dans cette rubrique ou même sur ce blog encore longtemps mais, au moins, l’exercice me permet de renouer avec l’écriture et de prendre conscience du fait que la vie n’est pas si dégueu.


Peut-être que je publierai encore des articles sur le thème de l’écologie mais j’y mettrai certainement moins de rage. C’est une question de survie. En revanche, je suis quasiment sûre que je n’aborderai plus ce thème par le prisme des recettes en tous genres car j’ai pris trop de recul par rapport au bien fondé du fait-maison.


SÉRIES


The Marvelous Mrs Maisel (Prime Video)


The Marvelous Mrs Maisel est une série créée par Amy Sherman-Palladino, déjà à l’origine de la série culte Gilmore Girls. Elle raconte l’histoire de Midge Maisel, femme au foyer qui décide de faire carrière dans le stand up à New York à la fin des années 1950.


La série avait été à l’affiche du festival Sérimania il y a quelques années et le pitch m’avait donné envie. Je m’attendais à retrouver l’atmosphère et les problématiques développées dans Mad Men, une de mes séries préférées de tous les temps, pour la simple et bonne raison que l’intrigue se déroule dans la même ville à la même époque. Mais finalement, c’est assez différent car The Marvelous Mrs Maisel est bel et bien une comédie, ce que n’est absolument pas Mad Men. Donc après une légère déception de ne pas retrouver la profondeur de ma série adorée, j’ai finalement accepté qu’il s’agissait d’un tout autre type de programme.


J’ai en fait beaucoup apprécié cette série qui s’avère drôle et réconfortante. Certes, il y est surtout question de l’émancipation d’une femme dans une société bourgeoise très patriarcale mais le ton est léger, les costumes sont magnifiques (Midge Maisel étant une petite fille riche de l’Upper West Side passionnée de mode, les costumiers ont dû s’en donner à cœur joie), les personnages sont souvent drôles et attachants, les dialogues sont finement ciselés et certaines mises en scène sont d’une beauté époustouflante, dignes des comédies musicales de Vincente Minelli.

@Prime Video


 

Stranger Things (saison 4 sur Netflix)


Alerte au « divulgâchis » !


Ce n’est pas très original mais étant une grande fan à la fois du genre fantastique et des intrigues adolescentes, Stranger Things a tout pour me plaire. Dans cette quatrième saison, je regrette que Mike et son frère aient un rôle moins important du fait de leur éloignement géographique par rapport à la ville d’Hawkins car ils font partie de mes personnages préférés. Par ailleurs, l’histoire impliquant Hopper et Joyce m’a franchement ennuyé. Mais j’ai adoré l’intrigue autour de Vecna, notamment les passages impliquant Eleven et Maxine ainsi que l’esthétique fantastico-surréaliste du monde à l’envers que l’on parcourt un peu plus en détails.


CINÉ


Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock


Je suis tombée sur ce film déjà vu il y a longtemps en zappant un dimanche soir et, si l’intrigue principale ne m’a pas vraiment intéressé, j’ai été complètement envoûtée par l’actrice Tippi Hedren qui a, en quelque sorte, remplacé Grace Kelly en tant qu’actrice fétiche de Hitchcock après que cette dernière ait épousé le prince de Monaco.


J’ai aimé la subtilité de son jeu, notamment dans la scène où elle se fait lentement encercler par les corbeaux en attendant devant l’école. J’ai aimé son style vestimentaire sixties hyper classe. J’ai aimé le caractère déterminé de son personnage qui assume complètement de séduire l’homme qui lui plaît. C’est d’ailleurs cet aspect du film qui m’a le plus captivé  : une femme assume son désir et elle est sévèrement punie pour ça.


Dans le documentaire intitulé « L’Actrice Tippi Hedren – des oiseaux maudits aux bêtes sauvages » qui a suivi le film, on apprend que l’actrice a beaucoup souffert lors de ce tournage, notamment à cause des blessures infligées par les oiseaux que l’on avait attachés à ses vêtements ou qu’on lui jetait à la figure. Est-ce que Hitchcock a voulu se venger sur elle du fait que Kelly l’ait « abandonné » ? On ne le saura peut-être jamais. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il était un sadique parmi tant d’autres à Hollywood.

@gettyimages

 


EXPO


Les Vivants au Tri postal de Lille


Même si je suis assez critique envers les projets estampillés Lille 3000*, je dois bien admettre que je suis chanceuse de pouvoir rencontrer autant d’œuvres d’art à quelques arrêts de métro de chez moi.


L’exposition Les Vivants mettaient en lumière des œuvres issues de la fondation Cartier sur le thème du rapport entre les humains et la nature. Les œuvres qui m’ont le plus touchée sont celles d’artistes amérindiens contemporains. J’ai particulièrement aimé les acryliques colorées fourmillant de détails de Jaider Esbell, les grands oiseaux graphiques en noir et blanc de Solange Pessoa et les nombreux dessins au bic noir réalisés par les artistes du Gran Chaco impressionnants par leur diversité.

Les artistes du Gran Chaco @Dufrénoy         

Solange Pessoa @Dufrénoy

Jaider Esbell @Dufrénoy

 

MUSIQUE


Le concert d’Arcade Fire au Zénith Arena de Lille


J’ai un sentiment mitigé concernant ce spectacle comme lorsque je suis allée au concert de Franz Ferdinand au printemps dernier. Dans les deux cas, il y a d’une part la joie de revoir un groupe qui a fortement marqué mon adolescence et qui est toujours aussi bon sur scène. Mais il y a, d’autre part, la déception de constater que les titres des derniers albums sont moins percutants et l’impression de rester enfermée dans le passé, de ne pas aller de l’avant.


J’ajoute que, deux semaines avant le concert, plusieurs personnes ont révélé avoir été victimes d’agressions sexuelles de la part de Win Butler, le chanteur du groupe. C’est bête mais, en plus d’être déçue – une fois n’est pas coutume – par un artiste que j’admirais, cela me donne l’impression d’avoir été trahie. En effet, quand j’étais au collège, Arcade Fire incarnait pour moi la possibilité que l’on pouvait être un grand groupe en-dehors des codes stéréotypés des rock stars, c’est-à-dire être drogué, alcoolique et tellement imbu de soi-même que l’on est persuadé que tout le monde veut coucher avec nous. C’est ça qui faisait que je me sentais proche d’eux. Alors, constater vingt ans plus tard que Win Butler ne sort pas du lot, c’est un peu un morceau de l’adolescence qui meurt.


C’est aussi une preuve supplémentaire qu’il faut prendre l'habitude de brûler toutes ses idoles, même si je n’avais pas spécialement besoin d'un rappel.



FIP pop


Ça fait une dizaine d’années que je n’arrive plus du tout à suivre l’actualité musicale, ou alors de très loin et toujours avec quelques trains de retard. Cela est certainement dû au fait que ça fait dix ans que j’ai un métier qui me bouffe énormément de temps et d’énergie et que j’ai employé le reste de ce temps à fonder une famille... Mais je dois admettre que ça me fait un peu de peine car, jusqu’à cette époque, la musique était un pilier de mon existence (sans rire) et le fait  de décrocher à ce point de l’actualité musicale me donne l'impression que mon âme s'est dissoute durant toutes ces années (on dirait que je fais ma drama queen mais ce n’est pas une blague).


Heureusement, j’ai eu le bonheur de découvrir la radio FIP cet été en vacances dans la famille, une radio du groupe Radio France dont la programmation se rapproche beaucoup de ce qui était plébiscité par Les Inrocks dans les années 2000, c’est-à-dire de ce que j’aime le plus musicalement (« Super Bobo ! Ah oui c’est moi ! »).


En rentrant à la maison, j’ai cherché à prolonger cette vague de bonnes vibrations en écoutant la web radio FIP Pop qui diffuse de la pop indé en continue, soit le genre que j’affectionne le plus au monde, et depuis la vie est plus belle.


Django Django – Glowing in the dark


C’est la première belle découverte faite grâce à la radio FIP pop alors que le groupe a sorti son premier album il y a dix ans (je crois que je suis condamnée à apprécier essentiellement la pop indie du début du 21ème siècle). En effet, presque à chaque fois que j’adore un titre jamais entendu auparavant sur cette radio, c’est un titre de ce groupe. Donc, je n’ai pas longtemps tergiversé et j’ai vite téléchargé sur Bandcamp le dernier album Glowing in the Dark sorti l’année dernière (s’il-vous-plaît, achetez la musique indé sur Bandcamp). Je suis particulièrement fan du titre Waking up en duo avec Charlotte Gainsbourg mais aussi de Hold fast car l’intro est magnifique et le refrain me remplit de joie et d’espoir comme le générique de Flo et les Robinson suisses.


Remarque : Vous noterez que j’ai quelques difficultés à parler de musique comme dans les médias spécialisés mais j’essaie de le faire de la manière la plus sincère qui soit.


PODCASTS


Méta de choc


Méta de choc est un podcast d'Élisabeth Feytit qui interroge les croyances largement répandues dans notre société. J’ai découvert Élisabeth Feytit lors d’une interview pour le podcast écolo Présages dans lequel la documentariste faisait part de son parcours d’ancienne croyante dans le mouvement New Age mais aussi dans lequel elle expliquait à quel point les croyances ésotériques irriguent le milieu écologiste.


Ça m’a donné envie d’en savoir plus alors je me suis abonnée au podcast sur l’application Podcast Addict et je n’écoute quasiment que ça depuis trois mois tellement les sujets sont passionnants et bien abordés notamment via des interviews d’experts ou des témoignages. J’ai ainsi écouté les épisodes consacrés à l’anthroposophie et notamment aux écoles alternatives Steiner, à l’écospiritualité, à l’éducation positive, au coaching, au paganisme, aux idées reçues sur la sexualité, aux supposées différences cognitives entre les hommes et les femmes, au complotisme et tous les épisodes à propos des principes New Age connus du grand public comme la pensée positive ou le féminin sacré.


C’est pour moi un podcast d’utilité publique qui permet vraiment de se prémunir contre la manipulation et les dérives sectaires donc je recommande à 1 000 %.


Peak TV :


  • « Qu’apprend-on vraiment sur Elizabeth II en regardant The Crown ? »

  • « Veronica Mars, l’excellente série ado que vous avez sûrement loupé »


Peak TV est un podcast issu du média Slate consacré au séries. Il est présenté par les journalistes Anaïs Bordage et Marie Telling. C’est mon podcast préféré sur ce thème notamment parce que je me sens proche des deux journalistes qui sont de la même génération que moi et dont, par conséquent, je partage beaucoup les goûts, à commencer par les séries Mad Men et The Leftovers. J’aime aussi le fait qu’Anaïs Bordage et Marie Telling assument complètement leurs goûts pour des genres trop souvent jugés superficiels par la critique et qui pourtant méritent qu’on s’y attarde, comme les sitcoms ou les séries pour ados.


En septembre, l’épisode sur The Crown a été l’occasion d’une petite mise à jour au lendemain de la disparition d’Elisabeth II en attendant la sortie de la saison 5 sur Netflix. Quant à celui sur Veronica Mars, il m’a donné envie de regarder l’intégrale très prochainement car, si j’avais regardé la série à l’époque sur M6, ce n’était que de façon sporadique quand la télé était libre le dimanche après-midi chez mes parents (« Good old days ! »).


Je ne saurais que trop recommander l’autre podcast du duo intitulé AMIES. Dans la première saison, Telling fait découvrir Friends à Bordage, d’où le nom du podcast. Chaque épisode correspond à peu près à un debriefing par demi-saison et c’est un véritable plaisir que de redécouvrir la série à travers le regard d’une spectatrice qui la découvre pour la première fois. Quant à la deuxième saison, il s’agit de la découverte de Twin Peaks, la série préférée de Bordage, à travers les yeux de Telling.


*Je suis assez critique sur le fait que la municipalité de Lille ait d’une part le projet de priver ses habitants d’un potentiel îlot de nature en bétonnant la friche Saint-Sauveur et d’autre part fasse la promotion des utopies écologistes lors des événements culturels.


Pour clore cet article dans un style quasi professionnel, je vais maintenant poser les questions suivantes de façon à susciter d’éventuels commentaires :


Vous ai-je donné envie de découvrir quelque chose ?

Quelles ont été vos découvertes du mois de septembre ?


Commentaires

  1. C'est parce que l'on parfois trop longtemps le sentiment diffus que la vie ne vaut rien que l'on a finalement la certitude que rien ne vaut la vie. 😉

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